
Des conclusions difficiles à tirer
Faut-il s’en inquiéter? Difficile à dire, car les données accessibles jusqu’à récemment manquaient cruellement de contexte. Cette concentration est-elle simplement le résultat d’entreprises performantes qui cherchent à croître? Traduit-elle plutôt un déséquilibre profond au sein du secteur agricole? Impossible de le savoir sans un accès détaillé aux transactions : qui achète, à quel rythme, et dans quelles conditions.
Jusqu’à maintenant, le principal obstacle à cette analyse tenait au manque de transparence. Le registre foncier du Québec permet bien d'accéder à certaines informations sur les transactions immobilières, mais il n'est pas conçu pour suivre les dynamiques propres au monde agricole. Et sans numéro de lot, il est pratiquement impossible de retracer les transactions de manière systématique. De son côté, le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation publie sporadiquement des données agrégées, sans toutefois révéler d’informations sur les transactions individuelles. Cette situation est toutefois sur le point de changer.
Des renseignements supplémentaires à l’horizon
Adoptée en mars 2025, la Loi 86 introduit de nouvelles obligations visant à mieux encadrer les acquisitions en zone agricole et à renforcer la transparence. Elle prévoit notamment que certaines informations liées aux transactions foncières agricoles soient désormais intégrées au registre foncier du Québec. Une fois les règlements d’application en vigueur, il devrait être possible de suivre plus rigoureusement les achats fonciers et les tendances générales qui se dessinent dans le monde agricole.
Ce registre amélioré constituera ainsi un premier pas vers plus de traçabilité dans le secteur agricole, indispensable pour éclairer le débat public et orienter les politiques agricoles de demain.
